Biographie nationale de Belgique/Tome 8/Guy II, comte de Namur

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GUY II, comte de Namur, deuxième fils de Jean Ier et de Marie d’Artois, succéda eu avril 1335 à son frère aîné Jean II, mort sans héritier légitime [1], et fut tué en Flandre le 12 mars 1336, dans un tournoi, par un jeune chevalier de la maison de Saint-Venant. Du vivant de Jean II, il prit part à la guerre soutenue par je comte de Flandre contre le duc de Brabant, au sujet de la seigneurie de Malines. Un document de 1335 nous apprend, d’autre part, qu’il se reconnut vassal du roi d’Angleterre, en échange d’une pension. Par une charte datée de Carlisle, le 12 juillet de la même année, Edouard III ordonne de faire bon accueil au comte de Namur, en route cum magno numero hominum ad arma, pour l’aider contre les Ecossais [2]. Ces renseignements concordent avec le récit du continuateur de Guillaume de Nangis, qui rapporte que le comte de Namur, parent de la reine, accompagna Edouard dans son expédition d’Ecosse. Selon Jean le Bel, ce comte aurait été Jean II : les dates ne permettent pas de lui donner raison. Bref, les Ecossais, trop faibles pour résister, se laissèrent imposer Edouard Baliol, le protégé du vainqueur. L’année anglaise regagna ses foyers ; mais l’arrière-garde, dont Guy faisait partie, s’attarda, resta isolée et tomba dans desembùches dressées par le groupe des mécontents. Le comte de Namur fut fait prisonnier ; Murray, régent d’Ecosse, averti de l’importance de cette capture, crut être agréable au roi de France en le délivrant, et voulut l’accompagner jusqu’en Angleterre ; mais lui-même fut surpris par un détachement de la garnison de Roxburgh et incarcéré. Gramaye touche un mot de ces événements, mais se borne à dire que Guy passa quelque temps en prison, et que c’est en revenant dans ses Etats qu’il fit la rencontre de Saint-Venant. Son corps fut ramené à Namur, déposé d’abord dans l’église de Salzinne, puis inhumé à Saint-Aubin. On lui fit des funérailles magnifiques. Comme il n’avait pas été marié, sa succession fut acquise à Philippe, troisième fils de Jean Ier.
Alphonse Le Roy.

Rapin Thoyras. — Le P. de Marne. — Froissard (éd. Kervyn), table des noms historiques, v° Namur. — Les chroniqueurs cités.

  1. Jean II laissa un fils naturel, Philippe, qui fut tué en 1380, à la défense de Termonde. V. le P. de Marne, p. 394.
  2. Actes de Rymer.