Une eau salutaire

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Une eau salutaire.


Joseph Delorme a découvert
Un ruisseau si clair et si vert
Qu’il donne aux malheureux l’envie
D’y terminer leur triste vie.
— Je sais un moyen de guérir
De cette passion malsaine
Ceux qui veulent ainsi périr :
Menez-les aux bords de la Senne.




 « Voyez — dit ce Belge badin
Qui n’est certes pas un ondin —
La contrefaçon de la Seine. »
— « Oui — lui dis-je — une Seine obscène ! »



Car cette Senne, à proprement
Parler, où de tout mur et de tout fondement[1]
L’indescriptible tombe en foule,
Ce n’est guères qu’un excrément
Qui coule.


  1. Les bords de la Senne, dans Bruxelles, sont occupés par des maisons qui trempent leurs fondations dans le liquide.