Pagina:Correspondance de Guillaume le Taciturne, prince d’Orange, 1857.djvu/538

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352 Emilia Antverpiana, ende dat, dyen volgende , de gedepu- teerde van de voorschreve leden, breedenraedt gewyse gecoren, divines et humaines, n'est point compris dans les rigueurs de la guerre, et quy suis demeurée orpheline, quittant dès mon jeune aage la Hollande, pour venir demeurer auprès de mes proches en Allemagne , où j'ay esté mariée à un prince quy non-seulement avoit l'honneur d'estre proche parent de S. M. Catholi- que, mais aussi receu tesmoignage de S. M. Impériale deffuncte, et de celle d'à présent , és années 1636 et 1640 , qu'il n'avoit point porté les armes contre leur maison, n'y s'estoit meslé avec ceux qu'ils en soupçonnoient ou tenoient pour coulpables . Car, encore que je sois de la maison d'Orange, si est-ce que j'avois autant de droit de jouir de ce qui m'a esté assigné, que feu monsieur mon frère aisné, d'heureuse mémoire, de posséder paisiblement le sien , en quoy il n'a esté nullement inquiété, plustost au contraire maintenu , si est- ce que ce dernier obstacle, s'il y en eust eu , s'évanouissant pareillement par la paix du Pays- Bas , et d'autre costé ne voulant derechef que me servir par mes prières tant justement fondées envers vous , je laisse pour le présent ces raisons et d'autres qu'on déduiroit, s'il en estoit question , pour vous requérir de ne me plus longuement dilayer une responce favorable, par laquelle je puisse commencer à toucher une somme en rabbat de celle quy m'est deue, si tant est que je ne la puis maintenant avoir entière, et ce au besoing pressant que j'en ay, et en l'estat de vefve où je me trouve depuis trois ans. Ce faisant , vous m'obligerez de nouveau à vous honorer et ne laisser eschapper occasion aucune par laquelle je vous puisse tesmoigner que je suis, en priant Dieu de vous tenir et vostre ville en sa saincte et seure garde, » Messieurs et parains , >> Vostre bien humble et très-affectionnée filleule et servante, >> AMÉLIE ANTWERPIENNE , PRINCESSE PALATINE, » Née princesse d'Orange et comtesse de Nassau , douairière. Le 1er de mars 1649. » Le magistrat d'Anvers ne crut pas devoir , cette fois plus qu'auparavant, déférer à la demande de la princesse. On trouve , dans les Collegiale Akten- boeken, à la date du 23 avril 1657 , une résolution conçue en ces termes : " Geresolveert, van deser stads wegen, in de chambre my-partie, te dienen van exceptie aengaende de saecke van vrouwe Amilia Antverpiana, ende dat in de forme gelyck deselve exceptie is gestelt by rechtsgeleerde soo tot Brus- sel als in dese stadt . » Je suis redevable de ces curieux documents à M. VERACHTER, archiviste de la ville d'Anvers , à qui j'en exprime ici toute ma gratitude.