Pagina:Stijl vol 02 nr 09 p 102-108.djvu/4

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alle Länder in Austausch wandern. Wir könnten Zentralen schaffen, von denen reisende Kameraden alle Auskunft erhalten.
Vor allem aber wollen wir schaffen! Die beigelegten Programme, denen weitere folgen werden, zeigen Euch den Weg, den wir beschritten haben.
Es wäre für die Sache von grösztem Nutzen, wenn wir unsere Erfahrung uns dauernd mitteilen wollten.

Mit kameradschaftlichen Grüszen
DER ARBEITSRAT FUR KUNST, BERLIN.
 
 

BELGIË. — In het kort geleden onder redactie van Paul Colin opgerichte Belgische kunsttijdschrift „L’Art Libre” komt een algemeen manifest voor. Daar de inhoud van dit manifest de lezers van „De Stijl” zal interesseeren, laten wij het hieronder onverkort volgen:

 

DÉCLARATION D’INDÉPENDANCE DE L’ESPRIT.

Travailleurs de l’Esprit, compagnons dispersés à travers le monde, séparés depuis cinq ans par les armées, la censure et la haine des nations en guerre, nous vous adressons à cette heure où les barrières tombent et les frontières se rouvrent, un appel pour reformer notre union fraternelle, — mais une union nouvelle, plus solide et plus sûre que celle qui existait avant.
La guerre a jeté le désarroi dans nos rangs. La plupart des intellectuels ont mis leur science, leur art, leur raison, au service des gouvernements. Nous ne voulons accuser personne, adresser aucun reproche. Nous avons la faiblesse des âmes individuelles et la force élémentaire des grands courants collectifs: ceux-ci ont balayé celles-là, en un instant, car rien n’avait été prévu afin d’y résister. Que l’expérience au moins nous serve pour l’avenir!
Et d’abord, constatons les désastres auxquels a conduit l’abdication presque totale de l’intelligence du monde et son asservissement volontaire aux forces déchaînées. Les penseurs, les artistes, ont ajouté au fléau qui ronge l’Europe dans sa chair et dans son esprit une somme incalculable de haine empoisonnée; ils ont cherché dans l’arsenal de leur savoir, de leur mémoire, de leur imagination, des raisons anciennes et nouvelles, des raisons historiques, scientifiques, logiques, poétiques, de haït; ils ont travaillé à détruite le compréhension et l’amour entre les hommes. Et, ce faisant, ils ont enlaidi, avili, abaissé, dégradé la Pensée, dont ils étaient les représentants. Ils en ont fait l’instrument des passions et (sans le savoir peut-être) des intérêts égoïstes d’un clan politique ou social, d’une patrie ou d’une classe. — Et à présent, de cette mêlée sauvage, d’où toutes les nations aux prises, victorieuses ou vaincues, sortent meurtries, appauvries, et, dans le fond de leur cœur (bien qu’elles ne se l’avouent pas), honteuses et humiliées de leur crise de folie, la Pensée, compronise dans leurs luttes, sort, avec elles, déchue.
Debout! Dégageons l’Esprit de ces compromissions, de ces alliances humiliantes, de ces servitudes cachées! L’Esprit n’est le serviteur de rien. C’est nous qui sommes les serviteurs de l’Esprit. Nous n’avons pas d’autre maître. Nous sommes faits pour porter, pour défendre sa lumière, pour rallier autour d’ elle tous les hommes égarés. Noutre rôle, notre devoir, est de maintenir un point fixe, de montrer l’étoile polaire, au milieu du tourbillon des passions

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