Pagina:Multatuli - Verspreide stukken - Zesde druk (1879).pdf/19

Uit Wikisource
Deze pagina is gevalideerd
11
Gouverneur-Generaal in-ruste.


rait pu appuyer sa demande, prit le parti de s’adresser directement au roi, pour lui témoigner le désir de le servir dans les négociations. Dans sa lettre, il rappelait à Sa Majesté, que les hommes qui avaient eu le plus de succès dans cette carrière, étaient ceux-là mêmes que la fortune en avait le plus éloignés. Qui doit, en effet, ajoutait-il, servir Votre Majesté avec plus de zèle, qu’un gentilhomme qui, n’étant pas né à la cour, n’a rien à espérer que de son maître et de ses services?”

Vauvenargues avait écrit en même temps à M. Amelot, ministre des affaires étrangères. Ses deux lettres, comme on le conçoit aisément, restèrent sans réponse. Louis XV n’était pas dans l’usage d’accorder des places sans la médiation de son ministre, et le ministre connaissait trop bien les droits de sa place, pour favoriser une démarche, où l’on croyait pouvoir se passer de son autorité.

Vauvenargues, ayant donné, en 1744, la démission de son emploi dans la régiment du roi, écrivit à M. Amelot une lettre que nous croyons devoir transcrire ici.


„Monseigneur,


„Je suis sensiblement touché que la lettre que j’ai eu l’honneur de vous écrire, et celle que j’ai pris la liberté de vous adresser pour le roi, n’aient pu attirer votre attention. Il n’est pas surprenant peut-être, qu’un ministre si occupé ne trouve pas le temps d’examiner de pareilles lettres, mais, monseigneur, me permettrez-vous de vous dire, que c’est cette impossibilité morale où se trouve un gentilhomme qui n’a que du zèle, de parvenir jusqu’a son maître, qui fait le découragement que l’on remarque dans la noblesse des provinces, et qui éteint toute émulation? J’ai passé, monseigneur, toute ma jeunesse loin des distractions du monde, pour tâcher de me rendre capable des emplois, où j’ai cru que mon caractère m’appelait; et j’osais penser qu’une volonté si laborieuse me mettrait du moins au niveau de ceux qui attendent toute leur fortune de leurs intrigues et de leurs plaisirs. [1] Je suis

  1. (Noot van 1865. ) Ou — voeg ik er by — qui doivent toute leur considération à leur fortune, bien ou mal acquise. ’t Is inderdaad schandelyk, dat juist zulke personen in Nederland geëerd zyn, die aan de misbruiken welke bestreden moeten worden, hun fortuin, en de daaruit voortvloeiende verheffing te danken hebben. Duymaer van Twist zou niet gekozen kunnen worden tot lid der Eerste-Kamer, als-i niet behoorde tot de hoogstaangeslagenen, dat is: tot de ryksten in den lande. En dat hy ryk is, heeft-i te danken aan de lauwheid der Natie, die ’t duldt dat hy z’n overgespaard geld behoudt, in-stee van ’t hem aftenemen ter gedeeltelyke vergoeding van de schade die zoo velen hebben geleden onder en door zyn wanbestuur. Erger nog: Fransen