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De Stijl/Jaargang 3/Nummer 1/Rondblik

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‘Rondblik’ door [Theo van Doesburg]
Afkomstig uit De Stijl, jrg. 3, nr. 1 (november 1919), p. 9-12. Publiek domein.

[ 9 ]RONDBLIK.

ITALIË. — Het laatste manifest der futuristen heeft een radicale vernieuwing van de tooneelspeelkunst op het oog. Het verdedigt de noodzakelijkheid van een dynamisch-synthetisch tooneel. Dit manifest munt niet uit door samenvattende kortheid. Het beslaat een heel vel druks. Wij moeten ons daarom tot de kardinale punten bepalen.

LE THÉATRE FUTURISTE SYNTHÉTIQUE.

(SANS TECHNIQUE - DYNAMIQUE - SIMULTANÉ - AUTONOME - ALOGIQUE - IRRÉEL)

Nous condamnons tout le théâtre contemporain (historique ou moderne) parce qu’il est toujours prolixe, analytique, pédantesque, dilué, méticuleux, statique, plein de défenses comme un règlement de police, divisé en cellules comme un monastère, moisi comme une vieille maison désaffectée. Nous créons un théâtre futuriste

SYNTHÉTIQUE,

c’est-à dire très court. Nous serrons en quelques minutes, quelques mots et quelques gestes d’innombrables situations, sensibilités, idées, sensations, faits et symboles . . . . . . . . . . . . . .

SANS TECHNIQUE,

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Par notre mouvement synthétiste au théâtre, nous voulons détruire la technique, qui à travers l’histoire du théâtre, au lieu d’être simplifiée est devenue toujours plus dogmatique, stupidement logique, pédante, méticuleuse, étouffante.
Par conséquence: 1. — C’est idiot d’écrire 100 pages, (quand on pourrait en écrire une seule) seulement parce que le public, par habitude et par instinct puéril tient à ce que le
[ 10 ]caractère d’un personnage se dessine à travers une série de faits, et veut à tout prix se donner l’illusion que le personnage existe réellement, pour en admirer la valeur artistique, et ne veut pas admettre cette valeur si l’auteur se contente d’indiquer le personnage par quelques traits. 2. — C’est idiot de subir le préjugé de la théâtralité, quand la vie elle-même (qui est constituée d’actions infiniment plus entravées, plus réglées et plus prévues que les actions artistiques) est presque toujours anti-théâtrale et offre néaumoins d’innombrables possibilités scénoques. Tout ce qui a une valeur significative est théâtral. 3. — C’est idiot de satisfaire les goûts primitifs et vulgaires de la foule, qui exige la victoire du personnages sympathique et la défaite du personnage antipathique. 4. — C’est idiot de se soucier de la vraisemblance, étant donné que la valeur artistique et le génie n’ont rien de commun avec elle. 5. — C’est idiot de vouloir expliquer avec une logique minutieuse tout ce qu’on représente, étant donné que la vie nous ne parvenons jamais à saisir un événement tout entier, avec toutes ses causes et touses ses conséquences, et que la réalité vibre confusément autour de nous et sur nous avec ses rafales de fragments de faits combinés, encastrés les uns dans les autres, mélangés, entrelacés, chaotisés. Par exemple: c’est idiot de représenter sur la scène toujours avec ordre et clarté logique une dispute entre deux personnes, du moment que les spectacles de la vie nous offrent seulement des lambeaux de dispute auquels nous assistons un instant dans un tramway, un café, une gare, et qui restent cinematographiés dans notre esprit comme des symphonies dynamiques fragmentaires de gestes, mots, bruits, lumières. 6. — C’est idiot de subir la règle du crescendo, de la préparation et du maximum d’effet final. 7. — C’est idiot de voulour imposer à son génie le poids d’une technique que tous, même les imbéciles, peuvent acquérir à force d’étude, de travail et de patience. 8. — C’est idiot de renoncer aux merveilleux bonds qu’il faut faire dans le mystère de la création totale, loin de tous les terrains explorés.

DYNAMIQUE, SIMULTANÉ,

c’est-à dire jailli de l’improvisation, de l’intuition foudroyante, de l’actualité suggestive et révélatrice. Nous croyons qu’une chose a de la valeur en art parce qu’elle est improvisée (heure, minute, seconde) et non pas préparée longuement (mois, années, siècles). Nous avons une invincible répulsion pour la pièce travaillée sous la lampe sans se soucier du milieu où elle sera représenté. Toutes nos pièces ont été écrites dans le théâtre même. Les salles de théâtre sont pour nous des réservoirs inépuisables d’inspirations: le magnétisme circulaire qui philtre dans une salle de théâtre vide et dorée, l’après-midi, durant une répétition, parmi les cerveaux las et les nerfs décousus des acteurs, le ton machinal et la voix d’un acteur qui nous suggère la possibilité d’y bâtir dessus un ensemble paradoxal de pensées, un mouvement de décors qui devient en nous le point de départ d’une symphonie de lumière, la gorge exubérante d’une actrice qui suscite dans notre esprit des conceptions pleines d’étranges raccourcis plétoriques, etc.
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Nous fraternisions avec les acteurs. Puis, dans l’insomnie créative de nos voyages nocturnes, on discutait et préparait de nouvelles synthèses, en fouettant nos génies aux rhythmes bruyants des tunnels et des gares. Notre théâtre futuriste se moque de Shakespeare, mais tient compte en révanche d’un cancan d’acteur, s’endort à une scène de Ibsen et s’enthousiasme aux reflets rouges ou verts des fauteuils d’orchestre.
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AUTONOME, ALOGIQUE, IRREÉL.

La synthèse théâtrale futuriste n’est plus soumise à la logique et ne contient plus rien de photographique. Elle est autonome, ne ressemble qu’à elle-même, tout en tirant de la réalité les éléments qu’elle combine capricieusement. Aussi bien que pour le peintre et pour le musicien, il existe pour le génie tréâtral une vie spéciale qui ne regarde que lui, une vie théâtrale éparpillée un peu partout dans le monde extérieur, mais qui se distingue de toutes les autres vies, une réalité formée d’idées, mots, couleurs, formes, sons et bruits de théâtre. C’est de cette réalité théâtrale que se nourrit le théâtre futuriste.
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[ 11 ]CONCLUSIONS:

1. — Il faut détruire totalement la technique dont meurt le théâtre passéiste.
2. — Il faut porter sur la scène toutes les découvertes et toutes les recherches, même les plus invraisemblables, les plus bizarres et les plus anti-théâtrales que le génie artistique et la science font chaque jour dans les zones mystérieuses du subconscient, parmi les forces encore mal définies, dans l’abstraction pure, dans le cérébralisme pur, la fantaisie pure, le record et la folie physique du Music-hall et des cirques. Ex. Ils viennent, premier drame synthétique d’objets de Marinetti est à ce point de vue un nouveau filon de sensibilité théâtrale découvert par le futurisme.
3. — Symphoniser la sensibilité du public, explorant et réveillant par tous les moyens possibles ses nerfs les plus assoupis; détruire le préjugé de la rampe, en lançant des filets de sensations qui enveloppent la scène et le public; l’action théâtrale doit envahir le parterre.
4. — Fraterniser chaleureusement avec les acteurs, qui sont peut-être les seuls penseurs qui sachent éviter tout effort cultural déformant.
5. — Abolir la farce, le vaudeville, la comédie, la drama et la tragédie, pour créer à leur place les formes nombreuses du théâtre futuriste telles que: les reparties en liberté, la simultanéité, la compénétration, le poème animé, l’hilarité dialoguée, l’acte négatif, la repartie répercutée, la discussion extra logique, la déformation synthétique, le soupirail scientifique.
6. — Créer entre la foule et nous-mêmes, au moyen d’un contact continuel, un courant de confiance sans respect, de façon à infuser dans les publics la vivacité dynamique d’une nouvelle théâtralité futuriste. Voilà nos premières déclarations sur le théâtre. Les premières synthères théâtrales de Marinetti, Settimelli, Bruno Corra, Remo Chiti, Arnaldo Ginna, B. Pratella, Buzzi, Cangiullo, Dessy, Boccioni, Foigore, Mario, Carli, Balla, Jannelli, Depero, Auro D’Alba, Cantarelli, Nannetti, ont été imposées victorieusement par les Troupes dramatiques Berti, Ninchi, Zoncada, Petrolini, à des publics énormes dans les théâtres de Bologne, Ancone, Padoue, Venise, Vérone, Gênes, Rome, Naples, Florence, Lucques, San Remo, Milan. Les synthèses théâtrales futuristes: Clair de lune de Marinetti, Le Surhomme de Settimelli, Le Masque et Nocturne de Pratella, La Science et l’Inconnu de Buno Corra et Settimelli, ont été jouées à Paris, par „Art et Liberté”, avec un discours préliminaire de Fernand Divoire. Nous aurons bientôt à Milan le grand bâtiment métallique, animé par toutes les complications électro-mécaniques qui seul nous permettra de réaliser nos conceptions les plus libres.

MILAN, 11 Mai 1919.
F. T. MARINETTI, EMILIO SETTIMELLI, BUNO CORRA.
 

DUITSCHLAND—FRANKRIJK. — In „Das Tribunal” van Augustus—September komt een enthousiast geschreven oproep voor door Kasimir Edschmid. Deze oproep is gericht tot de jonge Generatie van Frankrijk en geeft de bedoeling een geestelijke gemeenschap tusschen de Duitsche en Fransche jongeren in ’t bizonder en tusschen de jongeren in ’t algemeen tot stand te brengen. Hier volge een fragment waarin het streven naar veralgemeening van den geest tot uitdrukking komt:

Der Zusammenschlusz musz bald, musz fest sein. Es scheidet uns nichts. Idee, Weg, Ziel ist gleich. Machen wir es so deutlich wie wir können, machen wir Konzile, Tribunale, machen wir heftiger und schöner wie jene in Versailles das Band, das Nation gut fesselt an Nation, das aus den Herzen kommt, nicht aus den Landkarten und Hirnen. Seien wir das Gegengewicht, begrüszen wir uns in unseren Revüen, gründen eine gemeinsame Zeitschrift, die erscheint in Rom, Berlin, Paris, London, Moskau, Madrid, Genf, Zürich, Saloniki, Amsterdam und Stockholm und Brüssel. Tuen, La junction doit être proche et durable. Rien ne nous sépare. Idée, route, but, sont identiques. Rendons-les aussi clairs que possible; faisons des conciles, des tribunaux; resserrons plus forts et plus beaux qu’à Versailles les liens qui rattachent une nation à l’autre, les liens du coeur et non ceux des cerveaux et des cartes géographiques. Formons le contrepoids, donnons-nous le salut dans nos revues, fondons ensemble un organe qui paraitait à Rome, Berlin, Paris, Londres, Moscou, Madrid, Genève, Zurich, Salonique, Amsterdam, Stockholm et Bruxelles. Poursuivons ce but dans

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reden, schreiben, fördern wir nur immer dieses Ziel, setzen wir uns für Aufgaben, Kongresse, Pläne ein, die utopisch, verrückt, voll edlen Wahnsinns sind, unerreichbar scheinen. Es ist gleich, die Wirkung musz da sein, das Ziel diskutiert werden, weiten Volksschichten gezeigt, gerühmt und dadurch erstrebenswert gemacht werden. Das ist die Hauptsache, der Arbeitssinn, die Bewegung nach dem Ziel. Praktiker werden grinsen, es sei Papier. Dogmatiker werden das „Arbeitsprogramm” hönisch vermissen. Schert uns das, die wir immer glauben, aus guten Worten komme die gute Gesinnung und aus dieser die gute Tat. Nur die Internationale der Gesinnung, der Imperialismus des Geistes verhindert, dasz die Löwen und Tiger, die jetzt die Masken der Heiligen tragen, unsere Gärten wieder verwüsten. Unser Wille nur baut den Hasz ab, unsere vereinte Anstrengung macht erst Licht. nos actions, nos discours, nos écrits; donnons de notre personne par des travaux, des congrès, des plans utopiques, pleins de noble folie et qui paraissent irréalissables. Cela n’a pas d’importance, l’effet doit se faire sentir, le but doit être discuté et largement répandu dans les masses populaires; il faut en faire l’éloge et pas là le rendre désirable. L’essentiel est l’amour du travail, la tendance vers le but. Les hommes pratiques souriront, les dogmatiques constateront ironiquement l’absence de programma. Qu’est-ce que cela nous fait à nous, qui croyons que les bons sentiments viennent des bonnes paroles et que de celles-ci découlent les bonnes actions? Seuls l’internationale des sentiments, l’impérialisme de l’esprit empêchent que les lions et les tigres, qui portent actuellement des masques de saints, ne puissent dévaster à nouveau nos jardins. Seule notre volonté abolira la haine, nos efforts réunis produiront la clarté [1]
  1. Deze Fransche vertaling is ontleend aan „L’Art Libre” No. 15.

Overige vindplaatsen

[bewerken]
  • Ad Petersen (red.; 1968) De Stijl [deel] 1. 1917_1920. Complete Reprint 1968, Amsterdam: Athenaeum, Den Haag: Bert Bakker, Amsterdam: Polak & Van Gennep, p. 473-476.